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C’est sous la plume de l'amiral Hamelin dans le bulletin officiel de la marine du 27 mars de cette année que la chemise de coton tricoté, ou fameuse « marinière » sombre sous une réglementation rigoureuse : « Le corps de la chemise devra compter 21 rayures blanches, chacune deux fois plus larges que les 20 à 21 rayures bleu indigo ».
Vareuses, paletots, cabans en drap épais bleu foncé, pantalons à pont, bonnets à pompon (dont la symbolique ne cessera de faire tanguer les cœurs féminins) ne resteront pas en fond de cale bien longtemps.
A l’abordage de la garde-robe enfantine, c’est la reine Victoria qui introduira sur la terre ferme le style marin, habillant ses progénitures en véritables petits matelots.
A la Belle Époque, les costumes de bain à rayures blanches et bleues auront le vent poupe sous l’engouement des élégantes pour les bains de mer.

Starisée dans les années 50 par Brigitte Bardot, Jean Seberg ou Picasso, la marinière sera définitivement toutes voiles dehors.
Dans le sillage d’Yves Saint Laurent dans les années 60, les grands noms de la mode française dont Givenchy, Dior, Lanvin ou Rykiel mèneront une régate effrénée pour transporter l’univers marin du pont des navires au tapis rouge des défilés.
Du ciré jaune de Jean-Charles de Castelbajac au caban de Ted Lapidus, c’est sans doute la marinière de Jean-Paul Gaultier, devenue uniforme du trublion de la mode, qui ancre le vestiaire marin dans l’univers des couturiers.

« Les marins font la mode »
Du 1er mars du 26 juillet 2009
Musée national de la Marine, Paris 16
Photos : Coco Chanel, 1930 et Jean Seberg, 1959